Next Generation. [Flashback]

Il était tôt et le soleil venait à peine de se lever sur le magnifique village des nuages, la température intérieure était assez élevée, pour une fois je n’eus pas de mal à sortir de mon lit, même si j’avais peu dormi. Enfilant difficilement mon sweat-shirt à courtes manches recouvert de mon plastron blanc, uniforme militaire de Kumo, je me dirigeai vers la porte après avoir enfilé mes chaussures et tomba nez à nez devant cette même rue recouverte de déjections animales, à l’odeur repoussante. C’était une journée plus ou moins importante pour moi, en effet, j’avais été envoyé à l’Académie Ninja, là où les jeunes graines s’entraînaient aux divers arts ninja. Leur instructeur avait été blessé au cours d’une mission et l’aider à assurer son cours était de mon devoir. Je n’allais pas y aller doucement avec ces jeunes étudiants, on était en temps de guerre, et même si – je l’espérais – ils ne prendront pas part aux conflits, il se pourrait que notre village perde de sa tranquillité et fera face à de nombreuses attaques, en l’absence des Shinobi partis à la guerre. Ils devaient être à la hauteur pour repousser les attaques ennemies. L’Académie se trouvait à l’autre bout du village et je devais préparer le cours de Taijutsu, mon domaine de prédilection. Pour maîtriser cet art, il m’avait fallu des années et des années d’entraînement pour enfin devenir expert en la matière, j’avais sué crénons et avais dû porter sur mes épaules le poids des erreurs de mes défunts parents. Je ne souhaitais à quiconque ce genre de choses, perdre ses parents et ne pas pouvoir les venger, cela vous marque à vie, vous laisse une marque indélébile sur votre cœur et votre haine ne cesse de grandir, j’ai toujours voulu exterminer les Kyôzi à mon tour, je me réjouissais du fait qu’ils aient été banni du village.

Je ne mis que très peu de temps pour me rendre à l’Académie, me retrouvant face à ce bâtiment gris, aux fenêtres quasi inexistantes, couvert de graffitis et à l’allure vieillot. J’avais passé bon nombre d’années là-dedans et comme si cela ne suffisait pas, je dus m’entraîner encore plus que les autres. Je me remémorais de toutes les fois où j’excellai dans l’art du corps-à-corps, en dépit de la haine de mes camarades. Mon talent pour le Taijutsu provoquait alors d’incessants ricanements lorsque je devenais faible dans d’autres matières. Nostalgique, j’entrai à l’Académie et cherchai sur le plan de l’école la salle d’entraînement n°4, heureusement, elle était proche de ma position. Gravissant les escaliers, je trouvai la salle qui se situait en hauteur et donnait une assez vaste vue sur le village. D’après l’instructeur, le matériel mis à disposition se trouvait dans une caisse à côté de la porte, ayant déjà pris connaissance de son contenu, j’allais préparer les différents exercices en temps voulu, car les cris des enfants chahutant se faisaient déjà entendre, ouvrant la porte d’un air décidé, je lançai un regard intense à la vingtaine de filles de garçons plantés devant moi, d’une voix forte, je leur dit :

Les vingt-six apprentis-ninja, que ce soit des garçons indisciplinés, perturbant ou timides, m’écoutaient avec les oreilles grandes ouvertes. Mes menaces avaient fait effet et c’est dans le calme absolu que les élèves me suivirent jusqu’au centre du terrain et c’est à ce moment que leur professeur, Kayumi, fit son apparition. C’était un homme qui frôlait les 25 ans, aux cheveux noirauds assez court, il avait un air hautin, suffisant, on m’avait précisé qu’il était sûr de lui, mais même si c’était lui qui avait la charge de ces élèves, j’allais faire le cours à ma façon. Tournant mon regard sur les gosses, je jetai un œil à la pendule et leur dit :


Après avoir donné mes instructions, j’apparut aux côtés de Kayumi qui observait ses élèves se bousculer. En dépit de mes instructions, quelques garçons têtus, voulant épater la gente féminine, partirent au quart de tour, comme s’il s’agissait d’une course. Ils ne pourraient jamais tenir dix minutes. Les filles elles, courant en groupe, tout en gloussant constamment ne tinrent que trois minutes, elles s’écoulèrent assez rapidement et la moitié du groupe s’était arrêté, seuls quelques élèves courageux avaient gardé un même rythme soutenu et ne s’étaient pas arrêté. D’un mouvement de bras, je demandai à ceux qui avaient arrêté leur course de se positionner derrière moi. Je me demandais comment s’entrainaient ces jeunes graines en compagnie de Kayumi, je me devais de faire quelque chose, il fallait secouer ces mômes et j’étais la personne idéale. Leur demandant de patienter, je m’éclipsai et fis un signe à Kayumi de me rejoindre. Nous avions trouvé un moyen de réveiller un peu ses élèves, joignant nos mains, nous utilisions un henge consistant à nous faire passer pour des bandits, que feraient-ils ? Comment réagiront-ils ? Cet exercice nous permettra d’évaluer leurs compétences.

Faisant le tour de l’immeuble, nous nous placèrent silencieusement sur des poteaux à 20 mètres du terrain d’entrainement. Lançant le bal, je fis un saut majestueux et envoyai 5 shurikens sur le groupe de filles. Se plantant à leurs pieds, elles braillèrent et fuirent. D’autres garçons, bombant le torse, se mirent en avant et leur disent de ne rien craindre et lorsque j’envoyai une seconde salve, ils s’éloignèrent en gémissant. Kayumi lui, sauta sur le terrain et fit face aux deux élèves qui semblaient plus téméraire et intrépide que les autres. Ils éludèrent agilement les étoiles dentelées qu'il avait envoyé et en reprirent cinq chacun, dans l’une de leurs mains. Tandis que l’un fonça vers Kayumi, l’autre prit une trajectoire de 45 degrés, s’éleva dans les airs et lança les shurikens. L’autre, en embuscade, se trouvait déjà là où Kayumi devrait se poser après avoir évité la salve. Pouffant, il reprit sa forme initiale et félicita les deux garçons, visiblement timides. Ces deux-là, nommés Kaza et Usagi m’avait beaucoup impressionné, ils n’avaient en aucun cas tremblé ou chancelé, ils étaient toujours restés debout. Les autres semblaient jaloux. Murmurant, ils semblaient dire des absurdités sur Kaza et son ami, mais au fond, ils savaient être inférieurs à eux.

Alors qu’une majorité de la classe avait tourné le dos à nos deux prodiges, d’autres semblaient fascinés par leurs actes audacieux, j’allais jouer sur ça pour tester leur limite, lorsque leur esprit de rivalité aura pris le dessus, qui sait de quoi ils étaient capables. Mon côté calme et serein allait être troqué contre le moi sadique et cruel, ce changement me fit esquisser un sourire sournois. Après que les élèves se placèrent face à moi je leur dis :


Izuko était sans doute le plus jaloux vis-à-vis d’Usagi et de Kaza. C’est pourquoi j’avais décidé qu’il fasse face à Usagi, il allait certes perde son combat mais cela allait l’énerver et connaissant le caractère vaniteux d’Usagi, le futur perdant voudra absolument gagner son combat. Alors que les deux étudiants se tenaient face à moi, je leur expliquai les diverses règles créées par mes soins, celles-ci étaient : tous les coups sont permis, il est impossible d’abandonner et que celui qui perdra disons trop humiliante à mon goût devra lui aussi faire des pompes. Lorsque je fis un signe qui donna le signal de départ, je m’éloignai des deux combattants et Izuko hurla de rage et se rua sur son opposant, celui-ci esquiva la charge sans réel souci, Izuko s’écrasa lourdement et alors qu’il se relevait péniblement, je vis un scintillement entre ses mains, alors qu’Usagi s’approchait, il bondit et brandit un kunai dans l’une de ses mains qu’il planta dans l’épaule du ledit génie. Surpris par cet acte, je vis que le corps d’Usagi permuta avec une bûche, le vrai se tenait derrière son adversaire. Déstabilisé, Izuko n’eut pas le temps de se retourner que le pied de son adversaire se logea dans sa nuque. S’écroulant les yeux écarquillés, Usagi semblait indifférent à l’humiliante défaite que son challenger venait de subir.

Ma méthode ne semblait pas fonctionner comme prévu, je saluai l’ingéniosité d’Usagi pour cette technique de permutation, sans elle, il aurait été gravement blessé et qui sait les problèmes que cela m’aurait causés. J’avais certes réussi ma mission qui consistait à aider Kayumi mais cela représentait pour moi un échec, voulant à tout prix tester les limites de ses étudiants, j’en avais presque oublié l’essentiel. Aider la nouvelle génération n’était sans doute pas dans mes cordes, moi être eu encore beaucoup à apprendre et l’expérience lui manquait. Le regard amer, je laissai place à Kayumi qui m’adressa un signe de la main en guise d’au revoir, après m’avoir dit qu’il allait reprendre le flambeau.

Sautant de toits en toits jusqu’au Palais du Raikage, je tentais de m’extirper de mon esprit cette pensée négative vis-à-vis de cet échec. J’avais beau me dire que la mission était une réussite mais la tournure qu’avait prise cet affront m’affligeait. Je préférai que ce soit Kayumi qui fasse le rapport, je fis alors un détour pour retourner à mes appartements. J’avais beau espérer que quelqu’un ne s’occupe pas de cette rue qui me répugnait mais ces mêmes excréments qui jonchaient le sol étaient tout de même présents, j’envisageai sérieusement de déménager…